Mon petit bilan de fin de semestre...
On se pose toujours beaucoup de questions quand on commence à enseigner, des questions auxquelles on n’avait pas forcément pensées avant…
L’enseignement, à l’étranger, me plaît énormément.
A la fois très gratifiant et ingrat ! Gratifiant car on est reconnu, on est demandé, on est respecté, on est aimé aussi. Ingrat…les 50 cassettes à écouter, les 150 copies à corriger, les heures sup’ à n’en plus compter, les plaintes, les critiques…car même si on est apprécié, on sera toujours jugé, critiqué, c’est normal. On essaye des choses, on tente différentes approches, des fois ça marche, des fois ça rate.
Moi, je commence, je fais des erreurs, mais je crois qu’il y a une chose que je fais bien (modeste en plus), je crois que je suis bonne pédagogue. J’essaye de comprendre les étudiants, de les connaitre, de les écouter…j’essayer de les motiver, en tout cas, je fais ce que je pense être le mieux pour les aider. Est-ce que c’est une bonne technique ? Est-ce que j’en fais trop ? Est-ce que je dois être plus stricte ? Peut être…
Stricte, j’y arrive pas, et ça m’ennuie profondément d’essayer d’être une personne que je ne suis pas, ce qui ne veut pas dire que je ne gronde jamais mes étudiants ! Je leur dis ce que je pense, je modère mon feu intérieur car je parle à des personnes : des personnes qui ont des émotions, des humeurs, des personnalités, des réactions différentes, des personnes qui font aussi des erreurs (des gros flemmards aussi !!!! Mais ceux là sont mes préférés, je les traque…)
J’ai besoin d’une connexion avec mes étudiants, j’ai besoin d’un contact en classe, sentir qu’ils sont présents, sentir qu’ils sont là avec moi…si ça ne marche pas alors c’est extrêmement déstabilisant ! Alors, quand on perd le contact, Comment le rétablir?
J’ai une classe avec laquelle je m’éclate, c’est bien ça le mot, je m’éclate. Je pense qu'ils sentent que j’aime mon métier, je le sais, je les regarde me regarder…je ne m’écoute pas parler en classe, je les regarde mes regarder, essayer de déchiffrer ce que je dis en français, la langue romantique et difficile, ils savent, ils savent que je suis là, que je veux les aider s’ils ont envie d’y arriver…s’ils ont envie…
Je ne serai pas une prof stricte, je me forcerais…je n’ai pas envie de me forcer, ce n’est pas grave, je prendrai des claques surement, et alors ? C’est la vie.